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Le sommeil ne se marchande pas !

18 mars 2024

Les origines du bâti etterbeekois remontent, pour 82 %, à avant la fin de la seconde guerre mondiale ! Alors, en architecture, dater ne signifie pas nécessairement que l’on a vieilli. Beaucoup de nos apparts et maisons affichent une forme insolente. Le risque demeure toutefois qu’une part d’entre eux n’ait pas connu les rénovations nécessaires pour traverser les époques sans se dégrader.

Les chiffres 2024 de l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA) nous apprennent que notre commune héberge 28.076 ménages dont 5 % sont inscrits sur liste d’attente pour accéder à un logement social. Cette liste est malheureusement très longue et le délai moyen pour obtenir un logement est de de 10 à 20 ans. Ce sont donc 1.261 ménages etterbeekois dont le quotidien est fragilisé par la part de revenus qu’engouffre leurs frais de logement. L’issue est souvent de se rabattre sur des apparts au loyer de plus en plus modique.

Le marché a une fâcheuse tendance à exploiter cet état de nécessité des ménages précarisés et on assiste à une dégradation de la qualité des logements mis en location, parfois jusqu’au fameux phénomène des « marchands de sommeil » qui n’hésitent pas à suroccuper des biens en leur possession, en contrevenant aux normes de sécurité et sans souci pour la vétusté des lieux.  

On résume, plus de 1000 ménages qui peinent à se loger décemment et un bâti en moyenne plus vieux qu’en région bruxelloise. Le risque de mal-logement est donc plus élevé qu’on ne l’imagine à Etterbeek.

La commune n’est pas inactive et adresse des remontrances aux propriétaires négligents lorsque des situations problématiques lui sont signalées, pouvant aller jusqu’à une obligation de cessation de location en cas d’insalubrité manifeste, avec relocation des ménages.

Elle ne dispose cependant pas encore d’un outil proactif d’identification et d’accompagnement des situations interpellantes afin d’enrayer cette spirale du mal-logement. D’autres communes ont déjà franchi le pas : Schaerbeek, Anderlecht ou plus récemment Ixelles ont mis en place une plateforme de concertation réunissant tous les acteurs de première ligne du logement qui permet de croiser des informations, d’établir des suspicions d’insalubrité et de déclencher des procédures de contrôle. Cette collaboration ne vise pas qu’à tirer des sonnettes d’alarme mais aussi à mieux anticiper le relogement de ces familles.  


C’est une dynamique que nous aimerions mettre en place pour qu’à Etterbeek chacun et chacune dispose d’un lieu où il puisse en toute dignité se sentir chez soi.

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